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- Culture
Daniel Ablin et Serge July retracent le parcours de cette femme dont la version intégrale du journal, publiée après sa mort, révéla les frasques.
ParRenaud Machart
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![«Anaïs Nin, vivre sans entraves», sur France5: la diariste qui brava les usages et les interdits (1) «Anaïs Nin, vivre sans entraves», sur France5: la diariste qui brava les usages et les interdits (1)](https://i0.wp.com/img.lemde.fr/2022/03/09/0/0/2862/3632/664/0/75/0/b8abc2f_326098019-ap764517089274.jpg)
FRANCE 5 – VENDREDI11 MARS À 22H25 –DOCUMENTAIRE
A la fin de sa vie, Anaïs Nin (1903-1977) avait l’allure juvénile et diaphane d’une geisha aux pudiques raffinements et au visage fardé de blanc. Pourtant, l’écrivaine américaine, née à Neuilly, avait connu l’une des vies les plus sulfureuses qui soient, bravant les usages et les interdits: «Je méprise les bonnes proportions, les mesures, le tempo du monde ordinaire. (…) Je veux vivre en extase», écrivait-elle dans son journal intime de mars1933.
Alors qu’elle s’est mariée à Cuba, en1923, avec Hugh Guiler, Anaïs Nin s’installe l’année suivante près de Paris. Au cours des années1930, elle entretient des liaisons ardentes, multiples et parallèles, notamment avec l’écrivain Henry Miller et deux psychanalystes qu’elle consulte, René Allendy et Otto Rank.
La jeune trentenaire n’a pas revu son père, le pianiste et compositeur cubain Joaquin Nin (1879-1949), depuis vingt ans, l’époque où elle rédigeait les premières pages de son journal – écrites en français – comme une lettre à celui qui était parti vivre avec une jeune élève. Anaïs n’a pas oublié qu’il la violentait et pratiquait sur elle des attouchements sexuels quand elle était enfant. Mais ils passent à l’acte: «Nous sommes à la fois barbares et sublimes», écrira-t-elle dans son journal de juin1933.
Anaïs Nin sera également bigame: elle épousera l’acteur Rupert Pole, de quinze ans son cadet, qui ignorera pendant plus de dix ans qu’elle était encore sous contrat de mariage cubain avec Hugh Guiler. Après avoir divorcé de ce dernier pour des raisons administratives, Anaïs Nin passera au côté de Pole la fin de sa vie à Los Angeles, entre de multiples voyages professionnels dans le monde entier.
Notoriété tardive
Tout cela est mis par écrit par Anaïs Nin dans ce journal qu’elle tient depuis l’âge de 11ans et dont elle publie, en1966, sept volumes couvrant la période depuis 1931, mais dans une version expurgée des détails jugés scabreux ou indiscrets. Encouragé par l’autrice, Rupert Pole, son exécuteur testamentaire, en publiera la version intégrale à partir de 1986, près de dix ans après la mort d’Anaïs Nin.
Avant 1966, la plupart des livres d’Anaïs Nin – dont certains publiés par ses soins – avaient été des échecs. Ce Journal lui apportera une notoriété internationale aussi énorme que tardive. La parution posthumede Vénus Erotica (1977), des nouvelles p*rnographiques commandées par un érotomane dans les années1940, connaîtra aussi un immense succès.
Ecrit et réalisé par deux hommes, Daniel Ablin et Serge July, Anaïs Nin, vivre sans entraves laisse la parole aux femmes: les écrivaines, essayistes et traductrices Nancy Huston – elle aussi entre deux langues –, Béatrice Commengé, qui a traduit la version non expurgée du Journal, Elisabeth Barillé ou Belinda Cannone…
Le documentaire cite des extraits d’un long entretien réalisé en1970 par la télévision canadienne francophone: on peut le retrouver in extenso sur YouTube, ainsi que d’autres émissions, dont le beau portrait Anais Nin Observed (1974), en anglais, du documentariste Robert Snyder, également disponible sur la même plate-forme (et en DVD). On y entend l’écrivaine parler d’art et de musique (ses parents et son frère en ont fait leur métier) et l’on y voit Rupert Pole jouer au sein d’un quatuor à cordes.
Anaïs Nin, vivre sans entraves, documentaire de Daniel Ablin et Serge July (Fr., 2021, 60 min), France 5.
Renaud Machart
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